Gravures

Notes de travail

Depuis 1984, mes recherches en gravure se sont orientées exclusivement vers l’eau-forte. Des expérimentations : AVENTUREUSES, RIGOUREUSES, IMPOSSIBLES.

Petit cuivre au trait délicatement gravé et venant prendre appui sur les rayures naturelles du métal ou, au contraire, dans un esprit moins traditionnel un travail en contre-technique, en utilisant des vernis vieillis prématurément, des acides plus ou moins virulents, et où à la qualité du trait se fait autant sur la plaque que dans le bain d’acide. Une opération délicate sur le fil du rasoir avec cet ami imprévisible : le HASARD — farceur, il donnera le plus exécrable résultat ­— en ami, capable de miraculeuses trouvailles.

Mes premiers essais en gravure datent de 1975. Si l’espace et la graphie se sont transportés de bon pas dans un autre comté, la dimension de la gravure est restée la même. Mon format de prédilection est à l’échelle de la main. Je conçois la gravure lue à plat où chaque millimètre carré de la plaque est pensé.

Il faut avoir une certaine dose de perversion et avoir un côté maniaque pour rentrer dans ce monde occulte du graveur. Rien à voir avec ces grandes tartines balayées, ces dinosaures du gigantisme qui abâtardissent la gravure et laisse l’œil au repos.

Sur la table d’encrage

Après l’essuyage de la plaque, quelques détails seront rehaussés pour redonner de la vigueur au noir. La gravure est tirée sur un Chine appliqué ou d’autres papiers d’Asie plus amoureux de l’encre que nos papiers d’Occident. Il m’arrive d’utiliser aussi des papiers recyclés qui me donnent toute satisfaction. L’épreuve sera tirée avec une forte pression, à quelques exemplaires, souvent un seul exemplaire me suffit

Célébration de l’objet

La matrice n’est pas que l’instrument révélateur de l’image qu’on raye ou jette après usage.

J’ai travaillé la matrice pour l’objet en utilisant les oxydations, vert de gris, rouille ou autres attaques et en y introduisant le collage et peint avec la patience de l’enlumineur.

Les carnets intimistes procèdent du même esprit. Gravure de rebut travaillée dans l’excitation du moment, bout de ficelle du quotidien où se jouent allumettes usagées et tickets de magazines.

La création n’est pas de montrer à voir ni sciemment de provoquer ou de rassurer, mais de jouer avec humour dans la simplicité des joies et des blessures de la vie.

De la pointe aux ciseaux

Courbé sur sa matrice pointe armée concentré à l’extrême, ce bougre griffe sans repentir d’un trait acéré le métal. Naît alors une écriture improvisée sur laquelle le temps n’a plus prise. Il est son cuivre. Quelques centimètres carrés suffiront à son entreprise. Ce miniaturiste à un oeil de myope, il aime la face cachée des choses: le microscopique. Qu’on lui parle de monumentalité, la première idée qui lui vient à l’esprit: ciseaux!

Les années 70

Les années 80

Les années 90

Les années 2000

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