J’ai le goût du détail secret, de la chose à peindre dite…chez moi, une impossibilité à montrer grand. Distant et en retrait sur tout ce qui m’entoure. Je n’aime pas l’éclat. Ma silhouette est comparable à ces ombres portées quand le soleil s’évanouit à l’horizon; très longue. En marchant, souvent, je me raconte des histoires fictives. Mon véritable passeport, un petit livre journalier que je porte en mon coeur.
Page à page le livre s’élabore lentement par strates, accumulations successives de matières et collages divers. Trouées et entailles dans le papier, renvois à des événements à jamais tus. Feuille fragile, bricolage secret, la mise à jour de l’histoire se fait comme le balancier de l’horloge en va et vient continu. Alors le roman prend des airs de dépaysement et renvoie à un conte d’autrefois.